samedi 12 juin 2010

Christine, Sarko, la mondialisation et la justice sociale



La polémique a fait rage en cette fin de semaine, mais j'étais occupé à autre chose, alors je prends le train en route... pour dire quoi ? Que je n'ai rien compris à cette histoire concernant Christine Boutin et sa mission à 9500 € par mois sur la mondialisation et la justice sociale !

Sans doute suis-je en train de me fourvoyer, mais il m'avait semblé que la question de la justice sociale avait été réglée par notre Président. Pour vous en convaincre, petit retour en arrière...

Depuis 2002 (date à laquelle l'UMP a pris les commandes), certaines mesures sont caractéristiques d'une certaine conception de la justice sociale ; ainsi en est-il :
- du bouclier fiscal,
- de la défiscalisation des heures supplémentaires,
- de l'allègement des droits de succession.

En effet, la lecture qui peut être faite de la conception de la justice sociale du gouvernement s'articule autour des quatre conceptions de la justice qu'a illustrées Hervé J. Moulin dans son ouvrage Fair Division & Collective Welfare. Yannick Bourquin avait déjà signalé cet ouvrage en mars 2010. Par le prisme de l'allégorie platonicienne de la flûte et des quatre enfants, il nous est expliqué que quatre conceptions de la justice distributive s'opposent, dès lors qu'on dispose d'une seule flûte et de quatre enfants à qui elle peut être donnée :
- la première consiste à donner la flûte à l'enfant qui a le moins de jouets (logique redistributive ou compensatoire),
- la deuxième consiste à donner la flûte à l'enfant qui a le plus de talents musicaux car il sera le plus à même de s'en servir (logique de l'efficience),
- la troisième consiste à donner la flûte au fils du propriétaire de la flûte, en tant qu'héritier légitime (logique statutaire),
- la quatrième consiste à donner la flûte à l'enfant qui a travaillé durement pour entretenir et réparer la flûte (logique de la récompense).

Pour en revenir à notre gouvernement, on remarque qu'il a clairement fait le choix des logiques statutaire et de la récompense. Ainsi, qu'en est-il de la "mission" de Christine Boutin ? Est-elle chargée de mesurer l'efficacité de ce choix ? Est-elle chargée de proposer une réorientation ves une autre logique ?

Au-delà de ces question, quel est le rapport entre la justice sociale et la mondialisation ? L'intitulé même de la mission ne pose-t-il a priori la mondialisation comme facteur d'injustice ? On nous avait déjà fait le coup avec le "Ministère de l'Immigration de de l'Identité Nationale", qui amalgamait deux termes posés comme antinomique de facto.

Quoiqu'il en soit, wait and see... Gageons qu'en termes de justice, les choses commencent mal pour Christine, qui malgré son statut, son travail, son talent et la perte de son Ministère de la Ville, ne pourra même pas se payer un pipot avec jouer avec ses amis (ex-amis ?) du gouvernement !


Jim Y

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