jeudi 6 mai 2010

Croire en Dieu, c'est rationnel & cool...




La philosophie m'intéresse beaucoup et notamment l'une des grandes questions de la métaphysique : Dieu existe-t-il ? A cette question, point de réponse satisfaisante... ON se borne à un "ptêt ben qu'oui, ptêt ben qu'non"... Et moi, l'alternative, ça me donne des envies de calculs probabilistes. Alors allons-y, essayons d'analyser la croyance religieuse en termes d'espérance mathématique.

Pour ceux que les probas horripilent, rendez-vous à la fin de ce billet qui vous dira quelle stratégie adopter !

Prenons un individu X, à qui se présente l’alternative suivante : croire (A) ou ne pas croire (B) en Dieu. Supposons que le choix A représente un coût certain en termes de contraintes religieuses à respecter (rites, interdits alimentaires, vestimentaires, comportementaux, etc.) et de temps consacré au culte ; supposons également que la non croyance représente, elle un coût nul en termes de contraintes. De même, dans cette situation, on a un gain nul pour B et un gain aléatoire pour A ; si Dieu existe réellement, le croyant aura tout gagné (paradis ou valhalla ou ?..) et si Dieu n’existe pas, il n’aura rien gagné.

Ainsi, la croyance en Dieu relève d’un choix rationnel reposant sur le calcul d’une espérance mathématique. Je m’explique :
Le joueur A a une espérance mathématique de zéro (aucun gain espéré, aucun coût engagé).
Le joueur B, en revanche, a une espérance mathématique qui va dépendre :
- du bonheur attendu de l’accès au paradis (comment l’évaluer ?)
- de la durée de sa vie (plus elle est longue, plus les contraintes seront subies longuement)
- de l’évaluation du coût des contraintes.

Prenons un exemple :
Si on estime le gain retiré de l’accès au paradis à 1 000, et le coût annuel des contraintes imposées au croyant à 10, on a, pour un individu qui vivra 60 ans (considérons qu’il subit les contraintes religieuses à partir de 11 ans) ; si l’on considère que la probabilité de l’existence du paradis est de 1/2, on obtient :
E = (1 000 / 2) – [(10 x 50) / 1] = 0

Evidemment, le problème ici est d’évaluer quantitativement le coût et le gain… Cette évaluation relève de chaque individu, mais cette démarche appelle toutefois quelques commentaires.

Premièrement, on constate que plus la vie est longue, plus l’espérance mathématique baisse ; il peut donc être rationnel de commencer à croire assez tard dans sa vie. En effet, celui qui s’est converti à 50 ans aura le même accès au paradis que celui qui est croyant depuis l’enfance, non ? A l’extrême, le plus rationnel serait de se convertir sur son lit de mort (coût = 0 / gain = 1000). Cependant, cela pose le problème des morts brutales, mais la probabilité de cet évènement (mort inopinée) pourrait être intégrée à notre calcul d’espérance mathématique.

Deuxièmement, le choix de la religion est important, puisqu’elles n’imposent pas toutes les mêmes contraintes ; plus le culte est libre et non contraignant, et plus l’espérance mathématique est grande, en considérant que le paradis (ou appelez-le comme vous voulez) est autant source de bonheur dans toutes les croyances. Notons également que la pratique d’un même culte varie d’un individu à l’autre (certains musulmans par exemple boivent de l’alcool ou non, pratiquent le ramadan ou non, de même que certains individus se disent catholiques sans aller à la messe ni pratiquer le carême).

Certains me diront que mon analyse est imparfaite (ce dont je conviens) car elle n’intègre pas :
- le gain retiré de la non croyance (liberté, etc.),
- le gain retiré de la pratique religieuse (partage, moins de doute, etc.),
- le coût associé à la non-croyance (persécutions des athées dans certains pays, etc.),
- certains coûts associés à la croyance (stigmatisation).

A ceci je réponds qu’ils doivent évidemment être intégrés dans le calcul d’espérance mathématique de chaque individu, sur la base de la démarche que je viens d’exposer.

Pour conclure, il conviendra de retenir de ce billet qu’il est rationnel de croire en Dieu (on ne sait jamais), mais le plus tard possible et par le truchement de la religion la plus cool !..

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Billet intéressant, deux remarques cependant:

    Pour le croyant, si il y a une proba de 1/2 d'aller au paradis, alors il y a une proba de 1/2 d'aller en enfer. Ce qui du coup baisse nettement le gain espéré.

    Du coup, les croyants sont rationnels de pratiquer le plus tôt possible car cela augmente leur chance d'aller au paradis. (Tout le monde sait que dieu n'aime pas les profiteurs).

    Je ne suis pas sérieux, bien sûr, mais content de pouvoir lire un nouveau blog apparemment très sympa

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